Longtemps accusée de cécité sur les crimes commis par les militants de la causse séparatiste, l’Organisation non gouvernementale américaine dénonce enfin ces exactions terroristes.
Depuis lundi 3 septembre dernier, c’est la rentrée scolaire au Cameroun. Après trois mois de vacances, des millions d’élèves régulièrement inscrits ont retrouvé le chemin des classes. Tous les Camerounais en âge de fréquenter n’ont malheureusement pas la chance de s’asseoir sur un banc d’école. Notamment ceux qui résident dans certaines localités des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Dans cette partie du pays secouée par une grave crise sociopolitique depuis 2016, la reprise des cours a été quelques peu mitigée.
Et pour cause, un chef d’établissement et 7 élèves ont été enlevés par les combattants du mouvement sécessionniste de l’Ambazonie. Pourtant, dans une lettre ouverte datée du 30 août 2018 et signée de Mausi Segun, la directrice africaine de Human Rights Watch, organisation internationale de défense des droits de l’Homme, met en garde tous les groupes armés sécessionnistes anglophones. « N’attaquez pas les écoles. Respectez le droit à l’éducation des élèves. N’utilisez pas la violence ou l’intimidation pour entraver la bonne marche des cours ou pour empêcher les élèves d’aller à l’école », indique la correspondance.
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La même lettre mentionne dans sa deuxième page, une autre mise en garde contre le «kidnapping ou la détention des civils qui ne partagent pas la même cause…, y compris les enseignants, les autres fonctionnaires ou représentants du gouvernement». Human Rights Watch demande par ailleurs aux groupes armés anglophones de «ne pas procéder à l’enrôlement, ni faire participer aux combats, des enfants âgés de moins de 18 ans », «la protection des civils », et «ne nuire ni à un civil, ni à un soldat capturé».
Sur le terrain opérationnel, force est de constater la récurrence des exactions sur des civils et à l’endroit des soldats. Human Rights Watch met davantage la pression sur les bandes armées sécessionnistes. « Les groupes qui ont pris les armes contre le gouvernement camerounais doivent toujours respecter les droits de l’Homme, comme stipulé dans les lois internationales et régionales. Ces groupes armés sont également assujettis au respect des lois internationales sur la guerre qui protègent les civils et les communautés de toute attaque. Lois qui exigent le traitement humain des détenus ».
À toutes fins utiles, l’organisation non-gouvernementale rappelle dans sa lettre ouverte, les lourdes conséquences auxquelles sont exposés les contrevenants aux lois internationales en matière de guerre et de droits de l’Homme. Notamment en matière de «crimes internationaux ou contre l’humanité», qualifie Human Rights Watch.